Margot Callens

11/3/21

Étude de l’art moderne, 2020

Collage

Margot Callens a souhaité travailler sur la déconstruction comme modalité esthétique et sur la problématisation du rapport du discours théorique à l’expérience sensible, à l’histoire et à la société. Son travail met en scène différentes figures et paysages de l’art moderne grâce à la technique du collage sur un carton plume de format raisin.

Le thème Récréa(c)tions, l’a amené à la (re)création, (re)construction puis (dé)construction. Elle a pensé à l’art moderne, puisque les courants qui l’ont traversé n’ont eu de cesse de rejeter, de déconstruire l’esthétique classique pour en proposer une nouvelle. Elle s’est d’abord intéressée au collage, cette technique principalement utilisée dans les arts visuels, où l’œuvre est faite d’un assemblage de différentes formes, créant ainsi un nouvel ensemble. Dans un premier temps, elle a sélectionné un ensemble de morceaux en lien avec l’objet d’étude général de son travail. C’est une intervention de type chirurgical : elle prélève, découpe, ampute. Rien n’était préétabli, tout s’est fait petit à petit en découpant, en collant. Elle décrit cela comme un voyage sensoriel dans la déconstruction, dans l’évolution de ce travail. Petit à petit, elle s’est intéressée aux représentations du corps féminin, à la déconstruction du corps, et à la fonction de l’autoportrait. Dans un second temps, elle a assemblé sans être nécessairement préoccupée par un ordonnancement préétabli. En brisant ces œuvres, elle souhaitait les arracher à leur univers habituel, les décortiquer pour mieux les étudier et, en un sens, les désacraliser, en donnant lieu à un travail esthétique de non-cohérence.


Étude d’un corps féminin, 2020

Vidéo

Margot Callens s’est intéressée à la manière dont Francis Bacon questionnait le rapport idéologique au corps ; à Lucian Freud, peintre de la chair, de la carnation ; puis à Jenny Saville, et à son travail sur le rapport qu’on a au corps et principalement au corps des femmes.

Elle a souhaité à son tour travailler sur le corps féminin, et l’image qu’il renvoie. Elle a décidé de ne pas proposer une œuvre sur le regard que la société porte sur ce corps, mais plutôt sur le regard qu’une femme porte sur son propre corps, et sur la manière dont ce regard est influencé par « les normes » que lui renvoie la société qui l’entoure. Il existe une confrontation entre les normes individuelles et les normes collectives. Beaucoup de femmes ont le sentiment qu’il leur est difficile d’atteindre « la beauté », alors que pèsent implicitement et inévitablement un grand nombre de modèles adoptés par tous, comme la minceur. C’est sur ce sentiment qu’elle a décidé de travailler avec son modèle, en choisissant comme médium la vidéo qui, par son polymorphisme, est l’expression synthétique de ce que peut englober une installation, permettant dans un temps prédéterminé de conceptualiser une idée. Elle a donc discuté avec son modèle des complexes qu’elle s’est créés ou qu’on lui a créés, de sa définition de la beauté, de la dureté du regard des autres sur son corps. Ainsi, ce film tente de retranscrire au mieux la perception que cette femme a de son propre corps.

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