Valentin Camus

Quatre d'Épée, 2020

Installation

Cette installation est un dessin réalisé avec du sel à même le sol. Le sujet de ce travail orbite autour des thèmes de l’ésotérisme, du jeu. Ce dessin est réalisé préalablement à l’exposition, mais les spectateurs peuvent marcher dessus et le l’effacer peu à peu. Dans ce projet, l’utilisation de sel renvoie à un imaginaire précis : utilisé dans plusieurs rites traditionnels à travers le monde, le sel permet de connecter intrinsèquement l’œuvre à son sujet. Représenter une carte de tarot répond à plusieurs codes visuels précis. Ici, nous retrouvons la femme allongée, les quatre épées, et la fenêtre. L’ésotérisme est perçu ici comme un jeu. Le jeu et l’ésotérisme sont reliés grâce à leur aspect codifié et intriguant. Dans le jeu de tarot, la carte “Quatre d’épée” représente une pause dans la vie, un passage à l’état de repos afin de mieux se préparer au futur. Il s’agit de la récréation.

L’idée du sel et sa destructibilité appelle à une idée de cycle et de recréation perpétuelle. En effet, ce projet à été pensé en s’inspirant des mandalas de sel bouddhiste réalisé et détruits en boucle par les moines afin d’atteindre l’état zen. Cela permet de se détacher des choses matérielles. Cette installation s’inscrit dans un courant ésotérique car l’acte de création en lui-même à un but cathartique. Demandant de la minutie et de la patience, le travail du sel appelle à un recentrement sur soi, et là encore à une recréation personnelle.

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... , 2020

Photographie et collage

“...” est un collage réalisé à partir d’une photo polaroïd. Valentin Camus a décidé de se pencher sur la question du confinement en représentant sa chambre étudiante dans laquelle il est enfermé. L’intention de l’auteur est de marquer dans le temps ce moment particulier imposé par la pandémie. Le but est de restituer à ce moment précis son importance et de la figer dans le temps. Les points de suspension du titre évoquent cette impossibilité de l’expression parfaite. Le confinement représente paradoxalement l’action de récréation. Il permet à tout le monde d’avoir plus de temps libre et de faire plus de choses qu’en temps normal. L’action de découpage de la photo a une signification particulière, elle évoque l’impossibilité de se souvenir parfaitement de quelque chose. C’est la détérioration d’un souvenir, notamment car la photo a été reformée après le découpage. La manière qu’a le cerveau de modifier les souvenirs est ainsi évoquée d’autre part on remarque qu’il y a moins de « quantité » de photo qu’auparavant, le cadre n’est pas rempli. De plus, le polaroïd représente la photo d’enfance et le souvenir figé. Il évoque les photos de famille, le passé avant l’ère du numérique. Le polaroïd questionne sur le rapport au temps. L’instantanéité du support et le papier limité donnent naissance à quelques rares photos. Pour interpréter la photo et donc le souvenir, il est nécessaire d’en avoir les “codes”. Déchiffrer un souvenir de cette manière peut être considéré comme une forme de jeu qui fait appel à l’imaginaire des personnes.